De cagnard et d'eau douce 2: où les mondes ne sont pas toujours si disparus qu'on croit… 


Après les ruminations nostalgiques du courrier précédent, je vous dois bien une petite mise à jour : figurez-vous que j'en reviens, de l'Ilôt. Sur la route du retour après une visite à ma grand-mère, je me suis arrêtée rendre hommage à notre piscine verte, et j'ai eu la bonne surprise d'y trouver : 

1) le terrain à nouveau ouvert (quoique toujours protégé des voitures par une ceinture de poteaux bas), entretenu de frais, avec un point, sur la berge, manifestement utilisé pour la mise à l'eau ;

2) toute une famille en train de barboter joyeusement, chien compris ;

3) des libellules bleu métallisé en congrès sur les nénuphars ;

4) un soleil du soir à l'invitation pressante duquel je n'ai pas résisté ; 

5) des aoûtats en pleine forme qui ont, comme au bon vieux temps, dévoré toute crue la bretonne sans méfiance. 

Les numéros 1 à 4 étaient irrésistibles : je me suis offert une baignade fabuleuse dans l'air tiède d'un soir de grosse chaleur. Quant au 5, dame, ce sont les risques du métier. Je dirais bien qu'ils n'ont fait qu'une bouchée de moi, mais ce serait inexact : ma pauvre peau atteste qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de bouchées… Mais je suis émue et ravie d'avoir vu une nouvelle génération (d'hominidés et de canidés, s'entend, et non d'acariens anthropophages) profiter, comme il se doit, des plaisirs de la rivière. Ma vocation de vieille schnocke n'est pas encore si assurée qu'il me déplaise de la voir contredite…