2013, le concert à plumes

Bloavezh mat! Pour célébrer dignement cette nouvelle année, rien moins que l’orchestre des anges, tel qu’il joue sans mollir depuis le Moyen-Âge dans la crypte de la cathédrale de Bayeux. Rencontrer ces collègues ailés fut la cerise sur le gâteau d’une petite halte à mi-retour de la tournée hollandaise de Le Bigot/Veillon/Vassallo… Nous nous étions arrêtés, mon amoureux et moi, pour rendre visite à la Tapisserie, et comme celle-ci ne recevait pas à l’heure du déjeuner, que Bayeux sous la pluie en novembre n’est pas exactement Las Vegas et que nous avons tous deux la moustache qui frétille à la vue de la moindre pierre un tantinet vénérable, nous voilà partis pour la cathédrale (enfin, ex-cathédrale - mais elle a bien mérité de garder quelques galons honorifiques). Celle-ci regorge de tant de trésors que c’est tout juste si elle prend la peine – «ah oui, j’allais oublier, nous avons aussi…» – de signaler l’existence de sa crypte. Et pourtant, je vous assure que ça répète dur, là-dedans:



Chacun de ces médaillons rouges représente un ange jouant d’un instrument différent.


Comme en toutes les cryptes, il règne dans celle-ci un silence épais. Du moins à l’entrée. Car quand vous voyez ceci:



Puis cela:



La bande-son mentale commence déjà à se peupler. Ajoutez ceci, par exemple:



Et encore cela:



Et en fait de paix insondable, vous n’avez plus entre les oreilles qu’une impressionnante quantité de décibels. Célestes, cela va sans dire. Curieuse et belle façon qu’a l’image de convoquer la mémoire du son… A rester dans cette crypte vous perdrez peut-être temporairement la paix, mais en échange vous aurez une très jolie surprise, le petit miracle neurologique d’un concert échevelé dans le plus parfait silence. 


Je vous en souhaite une pleine année 2013, de belles suprises musicales, avec et sans silence et avec ou sans ailes!