Petit moment comme on les aime

Le fest-noz de Querrien commence dans une heure et demie, les bénévoles et les musiciens mangent dans une petite pièce non loin de l’entrée. Tout est normal, le couscous qui fume dans les plats où chacun vient se servir, la bonhomie générale, les bouteilles qui se vident doucement, le café qui percole dans la joie… Et puis, les uns après les autres, les convives s’aperçoivent que non, personne ne connaît ce couple d’anglais qui s’est installé en bout de table et dîne le plus tranquillement du monde! Dédé, organisateur, va aux nouvelles, puis revenant s’asseoir nous confirme qu’ils venaient au fest-noz en avance (c’est vrai que ce n’est pas une évidence, après tout, qu’un fest-noz démarre bien après 21h et ne bat son plein que vers 11h-minuit!) et qu’ils n’ont pas compris que le repas n’était pas public. Veut-il que j’aille leur demander quelque chose? Oh ben non, dit-il, et son haussement d’épaules hilare dit le reste: oh ben non, il y a bien assez à manger pour tout le monde; oh ben non, ils sont venus au fest-noz, on ne va pas leur demander des comptes, oh ben non, c’est surtout que c’est tellement drôle de les voir débarquer là avec le plus grand naturel que ça vaut bien deux repas.

C’est ce pays-là qui me plaît…