Brezhounèque (soupir)

Allez, ce ne sera pas long: j’ai vu au cinéma “L’heure zéro”, qui re-situe un roman d’Agatha Christie en Bretagne, quelque part autour de Dinard.

Ce que je pense du film n’est pas l’objet du soupir susdit. Non, la cerise au vinaigre sur le gâteau, c’est le nom d’un personnage secondaire: il y a là-dedans, en arrière-plan, un pilote de bac. Et ce marin buriné qui fleure le bon peuple local, comment le scénariste l’a-t-il appelé? Yann Le Goff? Hippolythe Le Quélennec? Pierre-Marie Guyomard? Armel Kervelegan? Vous n’y êtes pas. Il s’appelle “Loic Brezounec”.


LOIC BREZOUNEC. (Ici, long, las et profond soupiiiiiiir.)

Pour un marin de Dinard, de surcroît.


Amis lecteurs de Paris, Tombouctou et Garges-lès-Gonesse, comment vous dire? C’est un peu comme si un personnage marseillais, dans un film américain, s’appelait Marcel Languefrançaise ou Jean Toureiffel.


Ce n’est rien, ce n’est pas grave, c’est dérisoire même. C’est juste le sentiment qu’une fois de plus une équipe de cinéma a débarqué ici sans rien voir et sans rien écouter…



PS: bon, maintenant, j’espère que personne ne s’appelle vraiment Loic Brezounec… Si c’est le cas, je lui fais mes excuses, mais je maintiens que donner son nom à un natif de la Rance est une navrante inexactitude.


PPS: Ne mettons pas toutes les équipes dans le même sac, et remémorons-nous un film qui, lui, tout en ne parlant pas un seul instant de la Bretagne, en donnait un des tableaux les plus justes que j’aie jamais vu au cinéma: Western, de Manuel Poirier. Un DVD à acheter pour Noël, tiens!